Le Legs aux associations : un acte généreux et solidaire

Le legs aux associations est une forme de philanthropie souvent méconnue, mais qui revêt une grande importance pour les organisations bénéficiaires. Il s’agit en effet d’un moyen pour les particuliers de soutenir financièrement et durablement des causes qui leur tiennent à cœur, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Dans cet article, nous allons explorer le fonctionnement du legs aux associations, ainsi que ses implications juridiques et fiscales.

Qu’est-ce qu’un legs aux associations ?

Le legs aux associations est un dispositif juridique permettant à une personne de transmettre, par testament, tout ou partie de ses biens à une association reconnue d’utilité publique ou d’intérêt général. Cela peut concerner des biens immobiliers, des valeurs mobilières ou encore des objets d’art. Le legs peut être consenti sous différentes formes : en pleine propriété, en usufruit ou en nue-propriété.

Il est important de noter que le légataire (l’association) doit accepter le legs pour que celui-ci prenne effet. De plus, certaines conditions doivent être remplies pour qu’une association puisse recevoir un legs :

  • L’association doit avoir la capacité juridique de recevoir des libéralités (legs, donations ou assurances-vie), ce qui implique notamment qu’elle soit déclarée en préfecture et qu’elle ait un objet social bien défini.
  • L’association doit être reconnue d’utilité publique ou d’intérêt général, c’est-à-dire qu’elle doit poursuivre un but non lucratif et présenter un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire ou sportif.

Les implications juridiques du legs aux associations

Le legs aux associations est régi par le Code civil, qui prévoit notamment les règles relatives à la rédaction du testament et aux droits des héritiers réservataires. Pour être valable, le testament contenant le legs doit être établi selon l’une des formes suivantes :

  • Le testament olographe : rédigé de la main du testateur, daté et signé.
  • Le testament authentique : reçu par un notaire en présence de deux témoins ou d’un second notaire.
  • Le testament mystique : écrit par le testateur ou un tiers, puis remis à un notaire en présence de témoins.

Il convient de préciser dans le testament l’identité de l’association bénéficiaire ainsi que la nature et l’étendue du legs. Il est également possible d’inclure des conditions ou des charges particulières liées au legs (par exemple, l’affectation des fonds à un projet spécifique).

En ce qui concerne les droits des héritiers réservataires (descendants directs et conjoint survivant), il faut veiller à respecter leur part réservataire lors de la rédaction du testament. En effet, si le legs porte atteinte à cette part, il pourra être réduit à leur demande.

Les avantages fiscaux du legs aux associations

Le legs aux associations présente des avantages fiscaux non négligeables, tant pour le légataire que pour le défunt. En effet, les associations reconnues d’utilité publique ou d’intérêt général sont exonérées de droits de mutation à titre gratuit sur les legs qu’elles reçoivent. Autrement dit, elles ne paient pas d’impôts sur ces sommes, ce qui permet d’optimiser l’impact de la donation.

Pour le défunt, le legs aux associations peut également contribuer à réduire l’assiette taxable de sa succession. Par exemple, en France, si un défunt lègue une somme d’argent à une association d’intérêt général et que cette somme est supérieure à 20 % de sa fortune taxable, il bénéficie d’une réduction d’impôt égale à 35 % de la valeur du legs.

Exemples concrets et chiffres clés

Le legs aux associations est un dispositif largement utilisé par les particuliers soucieux de soutenir des causes qui leur tiennent à cœur. Parmi les exemples célèbres, on peut citer celui de Liliane Bettencourt, héritière du groupe L’Oréal, qui a légué une partie importante de sa fortune (estimée à 30 milliards d’euros) à plusieurs associations caritatives françaises.

Selon une étude menée par France Générosités en 2017, les sommes léguées aux associations représentaient près de 1,6 milliard d’euros, soit 15 % des ressources globales du secteur associatif. Par ailleurs, cette étude révèle que les personnes qui ont recours au legs aux associations sont majoritairement des femmes (65 %) et que l’âge moyen au moment de la rédaction du testament est de 79 ans.

Enfin, il est intéressant de noter que le legs aux associations est un dispositif en pleine expansion : entre 2008 et 2017, les montants légués ont augmenté de 40 %, témoignant ainsi d’une prise de conscience croissante de l’importance de la philanthropie dans notre société.

Le legs aux associations constitue donc un outil précieux pour soutenir des causes importantes, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Cependant, il convient de respecter scrupuleusement les règles juridiques encadrant ce dispositif et, idéalement, de se faire accompagner par un professionnel du droit pour éviter tout litige éventuel avec les héritiers réservataires.

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