La fiscalité du Plan d’Épargne Retraite (PER) en gestion pilotée représente un levier stratégique pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux substantiels. Ce mode de gestion, où un professionnel ajuste automatiquement l’allocation d’actifs selon votre horizon de placement, comporte des spécificités fiscales à maîtriser. Entre déductibilité des versements, imposition des plus-values et options de sortie, comprendre les mécanismes fiscaux du PER en gestion pilotée permet d’optimiser son rendement net et de construire une stratégie patrimoniale cohérente avec ses objectifs financiers à long terme.
Fondements de la Fiscalité du PER et Particularités de la Gestion Pilotée
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) s’inscrit dans le cadre de la loi PACTE de 2019, qui a profondément modifié le paysage de l’épargne-retraite en France. Ce dispositif présente une architecture fiscale distinctive qui s’applique à tous les modes de gestion, incluant la gestion pilotée. Cette dernière constitue le mode de gestion par défaut depuis la réforme, sauf opposition expresse du souscripteur.
La gestion pilotée repose sur un principe fondamental : l’adaptation progressive du profil de risque en fonction de l’horizon temporel jusqu’à la retraite. Concrètement, le gestionnaire modifie automatiquement la répartition des actifs en diminuant progressivement l’exposition aux instruments risqués (comme les actions) au profit d’investissements plus sécurisés (comme les obligations) à mesure que l’échéance approche.
Sur le plan fiscal, le PER présente une structure en trois temps distinctifs :
- La phase de constitution de l’épargne, caractérisée par des versements volontaires déductibles des revenus imposables
- La phase de capitalisation, durant laquelle les plus-values s’accumulent en franchise d’impôt
- La phase de liquidation, où l’épargne est récupérée sous forme de capital et/ou de rente, avec des modalités d’imposition spécifiques
La gestion pilotée interagit avec cette structure fiscale de manière particulière. Elle n’altère pas les avantages fiscaux inhérents au PER, mais peut en modifier la performance nette d’impôt via ses choix d’allocation. Par exemple, une allocation privilégiant les actions dans les premières années peut générer davantage de plus-values non imposées pendant la phase de capitalisation.
L’un des aspects fiscaux fondamentaux du PER concerne la déductibilité des versements volontaires. Ces versements peuvent être déduits du revenu global dans la limite d’un plafond égal à 10% des revenus professionnels de l’année précédente (plafonnés à 8 Plafonds Annuels de la Sécurité Sociale ou PASS) ou à 10% du PASS si ce montant est plus élevé. Pour 2023, le PASS étant fixé à 43 992 euros, la déduction maximale s’établit donc à 35 193 euros pour un salarié.
La gestion pilotée intervient indirectement dans cette optimisation fiscale en orientant les investissements vers des classes d’actifs potentiellement plus performantes à long terme, maximisant ainsi l’effet de levier fiscal procuré par la déductibilité initiale. Les profils d’investissement proposés en gestion pilotée (généralement prudent, équilibré ou dynamique) déterminent l’exposition aux actifs risqués et, par conséquent, le potentiel de croissance de l’épargne défiscalisée.
À noter que la fiscalité du PER en gestion pilotée s’applique de façon identique quelle que soit la nature du PER souscrit : PER individuel, PER d’entreprise collectif (PERECO) ou PER d’entreprise obligatoire (PERO). Toutefois, les modalités de la gestion pilotée peuvent varier selon les établissements financiers, avec des impacts différenciés sur la performance nette d’impôt à long terme.
Traitement Fiscal des Versements en Gestion Pilotée
Le traitement fiscal des versements effectués sur un PER en gestion pilotée constitue l’un des principaux attraits de ce dispositif d’épargne retraite. L’avantage fiscal s’applique à l’entrée, lors des versements, selon des modalités qui méritent d’être analysées en détail.
Les versements volontaires réalisés sur un PER bénéficient d’une déductibilité du revenu imposable, que le plan soit géré en mode piloté ou en gestion libre. Cette déductibilité s’opère dans la limite du plafond épargne retraite personnel du contribuable. Pour un salarié, ce plafond correspond à 10% de ses revenus professionnels de l’année précédente, limités à 8 fois le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS). Pour 2023, avec un PASS fixé à 43 992 euros, la déduction maximale possible s’élève à 35 193 euros.
Pour les travailleurs non-salariés (TNS), le dispositif est particulièrement avantageux puisque le plafond de déduction est plus élevé : 10% du bénéfice imposable limité à 8 PASS, auxquels s’ajoutent 15% de la fraction du bénéfice comprise entre 1 et 8 PASS. Cela peut représenter une déduction annuelle maximale de 76 101 euros pour 2023.
Spécificités de la déduction fiscale en gestion pilotée
La gestion pilotée n’affecte pas directement le montant de la déduction fiscale, mais elle influence la stratégie de versement. En effet, puisque l’allocation d’actifs est automatiquement ajustée selon l’horizon de placement, le souscripteur peut se concentrer sur l’optimisation de sa déduction fiscale sans se préoccuper des arbitrages d’investissement.
Cette simplification permet d’adopter des stratégies de versement plus sophistiquées :
- La technique du versement en fin d’année fiscale, après estimation précise du revenu imposable
- La stratégie du lissage des versements pour profiter de l’effet d’étalement sur les marchés financiers tout en maintenant l’avantage fiscal
- L’utilisation du report des plafonds non utilisés des trois années précédentes
Le report des plafonds non consommés constitue un levier fiscal particulièrement intéressant. Un contribuable n’ayant pas utilisé la totalité de son plafond de déduction au cours des trois années précédentes peut reporter ces montants sur l’année en cours. Cette faculté permet de réaliser des versements exceptionnels importants, par exemple lors d’une année à forte fiscalité.
La gestion pilotée s’avère particulièrement adaptée à ces versements exceptionnels, car elle répartit automatiquement les fonds selon le profil de risque prédéfini, évitant ainsi les erreurs de timing qui pourraient survenir en gestion libre.
Il convient de noter que les versements issus de l’épargne salariale (intéressement, participation, abondement, jours de CET ou de repos non pris) transférés vers un PER ne bénéficient pas de déduction fiscale, puisqu’ils n’ont pas été soumis à l’impôt sur le revenu initialement. De même, les versements obligatoires effectués par l’employeur ou le salarié dans le cadre d’un PERO suivent un régime fiscal distinct.
L’optimisation fiscale des versements sur un PER en gestion pilotée nécessite une analyse précise de la tranche marginale d’imposition (TMI) du contribuable. Plus cette tranche est élevée, plus l’avantage fiscal est significatif. Pour un contribuable dans la tranche à 41%, chaque euro versé sur le PER peut générer jusqu’à 0,41 euro d’économie d’impôt.
Enfin, il est fondamental de considérer que l’avantage fiscal obtenu lors des versements doit être mis en perspective avec la fiscalité de sortie. La déduction à l’entrée implique une imposition à la sortie, selon des modalités qui dépendent du mode de récupération choisi (capital ou rente) et de l’origine des versements.
Fiscalité des Plus-Values et Arbitrages en Phase d’Accumulation
Durant la phase d’accumulation, le PER en gestion pilotée présente un avantage fiscal majeur : l’exonération d’impôt sur les plus-values générées par les investissements. Cette caractéristique constitue un levier d’optimisation patrimoniale significatif, particulièrement dans le cadre d’une gestion pilotée où les arbitrages sont réalisés automatiquement.
Les revenus financiers (dividendes, coupons d’obligations) et les plus-values réalisées à l’intérieur du PER bénéficient d’une exonération totale d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux pendant toute la durée de détention du plan. Cette capitalisation en franchise d’impôt représente un puissant accélérateur de performance sur le long terme, grâce aux effets cumulés des intérêts composés.
Dans le cadre de la gestion pilotée, cette exonération prend une dimension stratégique particulière. En effet, le gestionnaire procède régulièrement à des arbitrages entre classes d’actifs pour respecter l’allocation cible définie par le profil de gestion choisi. Ces opérations, qui généreraient des événements imposables dans un compte-titres ordinaire, n’entraînent aucune fiscalité au sein du PER.
Impacts fiscaux des différents profils de gestion pilotée
Les profils de gestion pilotée proposés par les établissements financiers (généralement classés en prudent, équilibré et dynamique) influencent indirectement la fiscalité future du plan :
- Un profil dynamique, davantage exposé aux actions, génère potentiellement plus de plus-values exonérées à long terme
- Un profil équilibré combine rendement et sécurité avec une fiscalité intermédiaire
- Un profil prudent, privilégiant les produits de taux, limite les fluctuations mais peut réduire l’avantage fiscal lié à l’exonération des plus-values
La désensibilisation progressive au risque, principe fondamental de la gestion pilotée, s’accompagne d’une évolution dans la nature des revenus générés par le portefeuille. À mesure que l’échéance de la retraite approche, la part des actions diminue au profit des produits de taux, modifiant ainsi la composition des revenus exonérés (moins de plus-values potentielles, plus de revenus d’intérêts).
Cette évolution de l’allocation d’actifs peut être personnalisée dans certains contrats proposant une gestion pilotée à horizon. Le souscripteur définit alors son horizon de placement (date prévisionnelle de départ en retraite) et son profil de risque, permettant au gestionnaire d’adapter la trajectoire de désensibilisation en conséquence. Cette approche permet d’optimiser la période d’exonération fiscale des plus-values en fonction de l’horizon personnel du souscripteur.
Il faut souligner que certains établissements proposent des grilles de gestion pilotée spécifiques, intégrant par exemple des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) ou thématiques. Ces orientations d’investissement n’ont pas d’incidence directe sur la fiscalité du PER mais peuvent influencer la performance globale et donc le montant des plus-values exonérées.
Pour les versements issus de l’épargne salariale (participation, intéressement, abondement) transférés vers un PER, le régime d’exonération des plus-values s’applique de manière identique, contribuant à l’attractivité du dispositif pour les salariés bénéficiant de ces mécanismes.
Un point souvent négligé concerne les frais prélevés dans le cadre de la gestion pilotée. Ces frais (de gestion, d’arbitrage, sur versements) viennent diminuer le capital accumulé et donc les plus-values potentiellement exonérées. Leur impact sur le long terme peut être significatif et mérite d’être pris en compte dans l’évaluation de l’avantage fiscal global du PER en gestion pilotée.
Enfin, il convient de noter que l’exonération fiscale des plus-values en phase d’accumulation doit être mise en perspective avec l’imposition qui interviendra lors de la sortie du plan. Les plus-values accumulées seront intégrées au capital constitué et suivront le régime fiscal applicable au moment du dénouement du contrat, selon que la sortie s’effectue en capital ou en rente.
Options de Sortie et Conséquences Fiscales en Gestion Pilotée
La fiscalité du PER en gestion pilotée prend toute sa dimension lors de la phase de sortie, moment où l’épargnant récupère le fruit de son investissement. Les modalités de sortie et leurs implications fiscales méritent une attention particulière, car elles déterminent le rendement net final de cette stratégie d’épargne-retraite.
Le PER offre une flexibilité de sortie inédite comparativement aux anciens produits d’épargne-retraite : le souscripteur peut opter pour une sortie en capital (versement unique ou fractionné), en rente viagère, ou combiner ces deux options. Cette souplesse s’applique indépendamment du mode de gestion choisi, qu’il s’agisse de gestion pilotée ou libre.
Pour les versements volontaires ayant bénéficié d’une déduction fiscale à l’entrée, la fiscalité de sortie varie selon le mode de récupération :
Sortie en capital pour les versements volontaires déduits
En cas de sortie en capital, deux composantes sont distinguées fiscalement :
- Le capital initial (versements effectués) est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, sans application de l’abattement de 10% pour frais professionnels
- Les plus-values sont soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% d’impôt et 17,2% de prélèvements sociaux) ou, sur option, au barème progressif de l’impôt sur le revenu après application de l’abattement pour durée de détention, plus les prélèvements sociaux de 17,2%
La gestion pilotée peut influencer indirectement cette fiscalité de sortie en capital. En effet, selon le profil de gestion choisi et l’horizon de placement, la proportion entre capital initial et plus-values peut varier significativement. Un profil dynamique aura tendance à générer davantage de plus-values sur le long terme, modifiant ainsi l’équilibre entre les deux composantes fiscales.
Sortie en rente pour les versements volontaires déduits
Si l’épargnant opte pour une sortie en rente viagère, celle-ci est imposable selon le régime des pensions de retraite :
- Application du barème progressif de l’impôt sur le revenu après abattement de 10% (plafonné à 4 123 € pour les revenus 2023)
- Soumission aux prélèvements sociaux au taux réduit de 10,1% (contre 17,2% pour les autres revenus du patrimoine)
La gestion pilotée joue un rôle déterminant dans l’optimisation de cette sortie en rente. En effet, le montant de la rente dépend directement du capital constitué au moment de la liquidation du plan. Une allocation d’actifs performante durant la phase d’accumulation, suivie d’une sécurisation progressive adaptée à l’approche de l’échéance, permet de maximiser le capital converti en rente et donc le revenu viager net d’impôt.
Pour les versements volontaires non déduits (option que peut choisir le souscripteur à l’entrée), la fiscalité de sortie est allégée :
- En cas de sortie en capital, seules les plus-values sont imposables au PFU de 30% ou, sur option, au barème progressif après abattement pour durée de détention
- En cas de sortie en rente, celle-ci bénéficie du régime fiscal favorable des rentes viagères à titre onéreux, avec une fraction imposable déterminée selon l’âge du rentier au moment de la première perception
Pour les versements issus de l’épargne salariale (participation, intéressement, abondement), la fiscalité de sortie est particulièrement avantageuse :
- En sortie en capital, seules les plus-values sont soumises au PFU de 30% ou au barème progressif sur option
- En sortie en rente, application du régime des rentes viagères à titre onéreux
Enfin, les versements obligatoires (cotisations employeur et salarié dans un PERO) présentent une spécificité : ils doivent obligatoirement être liquidés sous forme de rente viagère, imposable comme les pensions de retraite.
La gestion pilotée peut s’avérer particulièrement pertinente dans le cadre d’une stratégie de sortie mixte (combinaison capital/rente). En effet, elle permet d’adapter progressivement l’allocation d’actifs non seulement à l’approche de la retraite, mais aussi en fonction de l’option de sortie privilégiée par le souscripteur. Par exemple, la part destinée à une sortie en capital pourrait bénéficier d’une sécurisation plus précoce que celle destinée à la constitution d’une rente.
Cas Particuliers et Stratégies d’Optimisation Fiscale en Gestion Pilotée
La fiscalité du PER en gestion pilotée présente plusieurs cas particuliers et opportunités d’optimisation qui méritent d’être explorés pour maximiser l’efficacité fiscale de ce dispositif d’épargne-retraite.
L’un des premiers leviers d’optimisation concerne la modulation du taux de déduction des versements volontaires. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas toujours optimal de déduire systématiquement ses versements du revenu imposable. La pertinence de cette déduction dépend de la comparaison entre la tranche marginale d’imposition (TMI) au moment du versement et celle anticipée lors de la sortie.
Pour un contribuable dont la TMI actuelle est faible (11% ou 20%) mais qui anticipe une pension de retraite confortable, renoncer à la déduction immédiate peut s’avérer judicieux. Les versements non déduits bénéficieront d’une fiscalité allégée à la sortie, avec exonération du capital et imposition des seules plus-values au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%.
La gestion pilotée interagit avec cette stratégie en optimisant la génération de plus-values pendant la phase d’accumulation. Un profil de gestion adapté à l’horizon de placement et à la stratégie fiscale choisie (déduction ou non-déduction) permet de maximiser le rendement net après impôt.
Optimisation fiscale pour les foyers à forte variation de revenus
Pour les contribuables dont les revenus varient significativement d’une année à l’autre (professions libérales, entrepreneurs, salariés avec part variable importante), le PER offre un outil précieux de lissage fiscal. La stratégie consiste à concentrer les versements déductibles sur les années à forte TMI et à privilégier les versements non déduits (voire à suspendre les versements) lors des années à faible TMI.
Dans ce contexte, la gestion pilotée présente l’avantage de maintenir une allocation d’actifs cohérente avec l’horizon de placement, indépendamment du rythme irrégulier des versements. Les arbitrages automatiques garantissent que le profil de risque reste adapté malgré les fluctuations dans le montant et la fréquence des contributions.
Un cas particulier concerne les rachats exceptionnels autorisés avant l’âge de la retraite. La loi PACTE a élargi les cas de déblocage anticipé, notamment pour l’acquisition de la résidence principale. Dans cette situation, la fiscalité appliquée est identique à celle d’une sortie normale (imposition du capital au barème progressif et des plus-values au PFU pour les versements déduits).
La gestion pilotée n’est pas nécessairement adaptée à cette perspective de sortie anticipée, car son horizon d’investissement est calibré sur la date prévisionnelle de départ en retraite. Pour les épargnants envisageant un rachat anticipé pour l’acquisition d’une résidence principale, une gestion pilotée avec un profil plus prudent ou un horizon rapproché peut être préférable.
Une stratégie d’optimisation avancée concerne la multi-compartimentalisation du PER. Ce dispositif permet de distinguer au sein d’un même plan :
- Les versements volontaires déduits
- Les versements volontaires non déduits
- Les sommes issues de l’épargne salariale
- Les versements obligatoires
Cette segmentation, combinée à la gestion pilotée, offre la possibilité de définir des stratégies d’investissement différenciées selon l’origine des fonds et leur fiscalité de sortie. Par exemple, les compartiments destinés à une sortie en capital pourraient bénéficier d’une désensibilisation plus précoce que ceux destinés à une sortie en rente.
Pour les dirigeants d’entreprise et les indépendants, le PER constitue un outil de pilotage fiscal particulièrement efficace. La possibilité de réaliser des versements conséquents, déductibles dans des limites élevées (jusqu’à 76 101 euros pour 2023), permet d’optimiser la rémunération globale tout en préparant la retraite. La gestion pilotée apporte dans ce contexte une sécurisation progressive du patrimoine professionnel transféré vers la sphère personnelle.
Un aspect souvent négligé concerne l’optimisation fiscale intergénérationnelle. Le PER peut être transmis aux bénéficiaires désignés en cas de décès du souscripteur, avec une fiscalité potentiellement avantageuse :
- Si le décès survient avant 70 ans, les capitaux transmis bénéficient d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire avant application des droits de succession
- Si le décès survient après 70 ans, les versements effectués sont soumis aux droits de succession après un abattement global de 30 500 euros, mais les plus-values restent exonérées
La gestion pilotée peut être adaptée à cette dimension successorale, notamment pour les épargnants seniors, en privilégiant un profil de risque cohérent avec l’objectif de transmission patrimoniale.
Enfin, une stratégie d’optimisation globale consiste à combiner le PER avec d’autres enveloppes fiscales (assurance-vie, PEA) pour construire une stratégie patrimoniale complète. La complémentarité entre ces dispositifs permet d’optimiser la fiscalité à chaque étape de la vie :
- Le PER pour l’avantage fiscal immédiat et la préparation de la retraite
- L’assurance-vie pour la souplesse des retraits et la transmission
- Le PEA pour l’investissement en actions avec une fiscalité allégée après 5 ans
Perspectives d’Évolution et Adaptations Stratégiques pour les Épargnants
Le paysage fiscal du PER en gestion pilotée est susceptible d’évoluer dans les années à venir, sous l’influence de facteurs économiques, démographiques et politiques. Ces transformations potentielles nécessitent d’adopter une approche prospective pour ajuster sa stratégie d’épargne-retraite.
Le vieillissement démographique constitue un défi majeur pour les systèmes de retraite par répartition, accentuant la nécessité de développer les dispositifs d’épargne-retraite complémentaire. Ce contexte pourrait favoriser le maintien, voire le renforcement, des avantages fiscaux accordés au PER pour encourager la constitution d’une épargne longue.
Parallèlement, les contraintes budgétaires croissantes de l’État français pourraient conduire à une remise en question de certains avantages fiscaux. La déductibilité des versements, qui représente un coût fiscal significatif pour les finances publiques, pourrait être plafonnée plus strictement ou modulée selon le niveau de revenus du contribuable.
Dans ce contexte incertain, plusieurs stratégies d’adaptation peuvent être envisagées par les épargnants :
- Privilégier une approche diversifiée entre versements déduits et non déduits pour limiter l’impact d’une éventuelle réforme fiscale
- Adapter le rythme des versements en fonction de l’évolution de la législation fiscale, en intensifiant les contributions lors des périodes fiscalement favorables
- Réévaluer régulièrement le profil de gestion pilotée choisi pour tenir compte des modifications du cadre fiscal et de l’environnement économique
L’évolution des taux d’intérêt constitue un paramètre déterminant pour la performance future du PER en gestion pilotée. Après une longue période de taux bas, le retour à des niveaux plus élevés modifie profondément les équilibres entre classes d’actifs. Cette nouvelle donne impacte directement la performance des différents profils de gestion pilotée :
- Les profils prudents, fortement exposés aux produits de taux, deviennent potentiellement plus attractifs dans un environnement de taux haussiers
- Les profils dynamiques, majoritairement investis en actions, peuvent subir temporairement l’impact négatif de la hausse des taux sur les valorisations boursières
Face à ces évolutions, les épargnants doivent reconsidérer leur choix de profil en gestion pilotée, en tenant compte non seulement de leur horizon de placement et de leur tolérance au risque, mais aussi du nouvel environnement de taux.
L’inflation constitue un autre facteur déterminant pour l’efficacité fiscale du PER. Une inflation durablement plus élevée érode le pouvoir d’achat de l’épargne constituée et peut modifier l’arbitrage entre déductibilité immédiate et fiscalité de sortie. Dans ce contexte, la capacité de la gestion pilotée à générer un rendement réel positif devient primordiale.
Les évolutions réglementaires concernant les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) influencent progressivement l’univers de la gestion pilotée. De nombreux établissements proposent désormais des grilles de gestion pilotée intégrant ces critères, sans impact direct sur la fiscalité du PER mais avec des implications potentielles sur la performance à long terme.
Un élément clé pour l’avenir concerne l’articulation entre le PER et les autres réformes des retraites. L’allongement de la durée de cotisation et le report de l’âge légal de départ modifient l’horizon d’investissement des épargnants. La gestion pilotée doit s’adapter à ces nouvelles échéances, en ajustant la trajectoire de désensibilisation progressive du portefeuille.
Pour les épargnants approchant de la retraite, une adaptation stratégique consiste à envisager une sortie fractionnée en capital. Cette approche permet d’étaler l’imposition sur plusieurs exercices fiscaux, limitant ainsi la progressivité de l’impôt sur le revenu. La gestion pilotée peut accompagner cette stratégie en maintenant une allocation adaptée à cet horizon de décumulation progressive.
L’internationalisation des parcours professionnels soulève des questions spécifiques pour les détenteurs de PER. La fiscalité applicable en cas de résidence fiscale à l’étranger au moment de la liquidation du plan peut différer significativement du régime français, en fonction des conventions fiscales bilatérales. Cette dimension internationale doit être intégrée dans la stratégie globale, particulièrement pour les carrières mobiles.
Enfin, les évolutions technologiques transforment progressivement l’univers de la gestion pilotée, avec l’émergence de solutions d’intelligence artificielle permettant une personnalisation accrue des allocations d’actifs. Ces innovations pourraient améliorer l’adéquation entre le profil fiscal du souscripteur et sa stratégie d’investissement, optimisant ainsi le rendement net d’impôt du PER.
En définitive, la fiscalité du PER en gestion pilotée s’inscrit dans un environnement dynamique, nécessitant une veille active et des ajustements réguliers. La capacité à adapter sa stratégie d’épargne-retraite aux évolutions fiscales, économiques et réglementaires constituera un facteur déterminant pour optimiser le rendement net de ce dispositif sur le long terme.

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